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21ème dimanche du temps ordinaire (Année C)

Proclamer la sagesse de la vie (la vie sage) en Dieu
- Par le père Dinh Anh Nhue Nguyen, o.f.m. Conv., Secrétaire général de l'Union pontificale missionnaire

Is 66,18-21; Ps 116; He 12,5-7.11-13; Lc 13,22-30

Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile

COMMENTAIRE BIBLIQUE ET MISSIONNAIRE

La porte étroite, mais ouverte à tous les peuples.

L’enseignement de l’Evangile d’aujourd’hui se poursuit sur un ton de paradoxe délibéré, pour clarifier certains aspects fondamentaux de la mission de Jésus. La question maintenant est « N’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? », élevé par « quelqu’un » sans nom qui semble représenter chaque homme et chaque femme avec leur inquiétude légitime et louable d’avoir le bonheur éternel. Il est significatif que cette question se soit posée alors que Jésus « faisait route vers Jérusalem », juste pour soutenir la passion, la mort et la résurrection, accomplissant le plan de Dieu pour le salut du monde. Une fois de plus, Jésus en a profité pour exposer, à partir de l’image de la porte, les vérités sur la possibilité pour l’humanité d’être sauvée.

  1. «La porte étroite »: une exhortation sincère

Tout d’abord, sur la question du salut, Jésus n’a pas voulu entrer dans les “statistiques” sur le peu ou beaucoup qui sont sauvés ou seront sauvés. Il est très clair que Dieu ne met aucune limite à cela, car « il veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la pleine connaissance de la vérité » (1Tm 2,4). Il s’agit donc de la volonté de Dieu que Jésus lui-même accomplit et exécute désormais. Cependant, Jésus affirme franchement et sans être populiste la nécessité de l’engagement de l’humanité à accepter le salut donné par Dieu : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite ». Ici, une entrée dans le royaume de Dieu est implicite, et la porte étroite implique des difficultés et des obstacles possibles sur le chemin en raison de la nouveauté de l’Évangile. Cette exhortation fait en réalité écho à l’annonce fondamentale de Jésus au début de son ministère public d’entrer dans le royaume : « Le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (Mc 1,15).

Jésus ne se présente pas comme un démagogue qui offre à tous le faux espoir d’un salut bon marché, mais comme le vrai Maître de Dieu qui révèle toutes les vérités sur le chemin de l’homme vers le salut. L’homme et la femme sont invités, voire appelés à faire leur propre choix, dans leur liberté et à assumer la responsabilité de leurs actes. Il faut un effort, une détermination, voire un abandon radical de toutes les choses secondaires inutiles, y compris les richesses matérielles, pour le Royaume, comme nous l’avons entendu il y a quelques dimanches. Et les disciples de Jésus, qui poursuivent sa mission, ne feront qu’annoncer le don du salut de Dieu à tous, sans cacher la nécessité d’un engagement fort de la part de ceux qui veulent l’accueillir.

À cet égard, il convient de rappeler que Jésus lui-même avertira : « Amen, je vous le dis : un riche entrera difficilement dans le royaume des Cieux. Je vous le répète : il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux » (Mt 19,23-24). C’est une acclamation qui a causé beaucoup d’étonnement et de perplexité chez les disciples : « Qui donc peut être sauvé ? » Et la réponse de Jésus à ce moment est aussi importante: « Pour les hommes, c’est impossible, mais pour Dieu tout est possible » (Mt 19,25-26). Ainsi la prédominance du soutien et de la grâce de Dieu est rappelée pour les hommes et les femmes qui se trouvent en difficulté ou même incapables d’entrer dans le Royaume. Il suffit qu’on fasse un effort, qu’on entreprenne d’entrer, sans être trop effrayé par l’étroite « porte ».

  1. La porte qui peut aussi se fermer : un sévère avertissement

Toujours franchement, Jésus avertit tout le monde de la possibilité réelle d’être laissé devant la porte du salut, « lorsque le maître de maison se sera levé pour fermer la porte ». Le ton devient ici très sévère, et le “maître” du récit succinct parabolique est “impitoyable” sans céder aux supplications des postulants : « Seigneur, ouvre-nous », « Je ne sais pas d’où vous êtes », « Je ne sais pas d’où vous êtes. Éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice ». Cette dramatisation sert non pas à effrayer les auditeurs, mais à souligner la gravité de la situation. C’est une question de vie ou de mort ! Mieux vaut alors faire un effort maintenant pour franchir la porte, quoiqu’un peu étroit, avant qu’elle ne se referme !

Qui sont ces « vous » laissés de côté et pourquoi cela se produit-il ? Même si saint Luc ne le précise pas ici, d’après le texte parallèle de l’Evangile de Matthieu, on peut voir que c’est le “destin” de tous ceux qui ne font pas la volonté du Père, n’acceptant pas avec foi et ne mettant pas en pratique l’enseignement de Jésus, y compris ceux (parmi les disciples de Jésus) qui avaient fait des merveilles en son nom (cf. Mt 7, 21- 23). L’avertissement ici est universel, pour tout le monde.

  1. La table dans le royaume de Dieu pour tous les peuples : une affirmation consolante

Toujours dans une perspective universelle, Jésus clôt son discours sur le salut par l’image de la table dans le royaume à laquelle « on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi ». C’est la vision du salut universel, déjà annoncée par les prophètes d’Israël, en particulier Isaïe ( première lecture). Ce sera le but ultime de la mission de Dieu, de Jésus et de ses disciples missionnaires de tous les temps. Et ce sera toujours la mission de proclamer le salut gratuit de Dieu pour l’humanité dans le Christ, sans cacher la vérité que ce don divin exige en tout cas un effort nécessaire pour l’accueillir dans la conversion et la foi au Christ.

Jean-Paul II, Lettre encyclique Redemptoris Missio

  1. En remontant aux origines de l’Eglise, nous voyons clairement affirmé que le Christ est l’unique Sauveur de tous, celui qui seul est en mesure de révéler Dieu et de conduire à Dieu. Aux autorités religieuses juives qui interrogent les Apôtres au sujet de la guérison de l’impotent qu’il avait accomplie, Pierre répond : « C’est par le nom de Jésus Christ le Nazôréen, celui que vous, vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité des morts, c’est par son nom et par nul autre que cet homme se présente guéri devant vous … Car il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Ac 4, 10. 12). Cette affirmation adressée au Sanhédrin, a une portée universelle, car pour tous – Juifs et païens -, le salut ne peut venir que de Jésus Christ.

L’universalité de ce salut dans le Christ est affirmée dans tout le Nouveau Testament. Saint Paul reconnaît dans le Christ ressuscité le Seigneur : « Car – écrit-il -, bien qu’il y ait, soit au ciel, soit sur la terre, de prétendus dieux – et de fait il y a quantité de dieux et quantité de seigneurs -, pour nous en tout cas, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui tout vient et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui tout existe et par qui nous sommes » (1 Co 8, 5-6). Le Dieu unique et l’unique Seigneur sont proclamés par contraste avec la multitude des « dieux » et des « seigneurs » que le peuple reconnaissait. Paul réagit contre le polythéisme du milieu religieux de son temps et met en relief le trait caractéristique de la foi chrétienne : la foi en un seul Dieu, et en un seul Seigneur envoyé par Dieu.

Le Christ est l’unique médiateur entre Dieu et les hommes : « Car Dieu est unique, unique aussi le médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus, homme lui-même, qui s’est livré en rançon pour tous. Tel est le témoignage rendu aux temps marqués et dont j’ai été établi, moi, héraut et apôtre—je dis vrai, je ne mens pas—, docteur des païens, dans la foi et la vérité » (1 Tm 2, 5-7 ; cf. He 4, 14-16). Les hommes ne peuvent donc entrer en communion avec Dieu que par le Christ, sous l’action de l’Esprit. Sa médiation unique et universelle, loin d’être un obstacle sur le chemin qui conduit à Dieu, est la voie tracée par Dieu lui-même, et le Christ en a pleine conscience.

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