29ème dimanche du temps ordinaire (Année C)
L'Écriture nous dévoile qui est Dieu et qui est l’Homme
- Par Pierre Diarra, Union pontificale missionnaire en France
29ÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE (ANNÉE C)
Ex 17, 8-13; Ps 120; 2 Tm 3,14 à 4, 2; Lc 18, 1-8
Le secours me viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre
Toute l’Écriture est inspirée par Dieu. Elle nous dévoile le vrai visage de Dieu et celui de l’être humain. Arrêtons nous d’abord sur cette belle parole et sa signification pour nous aujourd’hui. Nous verrons ensuite en quoi cette parole nous renvoie au sauveur Jésus et à notre engagement missionnaire.
Toute l’Écriture est inspirée par Dieu ; elle est utile pour enseigner, dénoncer le mal, redresser, éduquer dans la justice. Hier comme aujourd’hui, elle est utile pour connaître Dieu et pour améliorer nos relations avec lui. Elle peut nous renvoyer à des querelles théologiques du passé et à des explications qui ne sont pas toujours simples. Les questions qui sont posées sont celles-ci : comment l’Écriture est-elle inspirée ? Comment Dieu procède-t-il pour inspirer les écrivains au cours de l’histoire du peuple élu, mais aussi après la mort et la résurrection de Jésus ? Comment Dieu fait-il ? Comment a-t-il eu une influence sur les Prophètes et comment fait-on pour reconnaître à un écrit religieux un caractère sacré et normatif ? (…) Notons simplement que l’Esprit-Saint confère aux écrivains sacrés une force surnaturelle qui les pousse et les détermine à écrire. L’Esprit les influence, les inspire, les assiste, afin qu’ils écrivent sans erreur. Il n’est pas facile de savoir exactement comment Dieu procède, mais on peut comprendre qu’il y ait un auteur divin et un auteur humain, et c’est l’action de ce dernier qui explique l’originalité historique et individuelle de chacun des ouvrages sacrés, les différences et même les diverses conceptions théologiques, avec leur évolution et leurs articulations.
Pour expliquer qu’un même livre puisse avoir plusieurs auteurs, on fait appel à la doctrine de la relation entre cause principale et cause instrumentale, comme cela a été expliqué par Pie XII dans l’encyclique Divino afflante Spiritu. Dieu est l’auteur premier de l’Écriture sainte, c’est-à-dire la cause principale, tandis que l’homme joue le rôle d’une cause instrumentale. Mais « l’instrument » humain est plus qu’un scribe, car il faut lui reconnaître la qualité de sujet intelligent et libre. Dieu s’exprime par lui, mais il reste l’auteur humain. L’Esprit n’a-t-il pas été donné en abondance et en particulier pour nous chrétiens (Rm 5, 5) ? L’espérance ne trompe pas, car l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné ! Bien sûr, il n’est pas question d’une dictée, au sens moderne du mot, mais Dieu est l’auteur de tout le texte sacré. Pour les catholiques, la foi de l’Église des origines est engagée, en tant que base et règles permanentes de la foi à travers les siècles, d’où la conclusion de la « Révélation » avec la mort des Apôtres ou la fin de l’âge apostolique, ou encore l’Église des origines. Grâce au Magistère et à la foi de l’Église, le peuple de Dieu peut discerner et comprendre de plus en plus le sens des Écritures, en sachant que l’Église est liée à cette Parole au même titre qu’à la période première et constitutive de son histoire, façonnée par Dieu lui-même dans le Christ.
La sainte Tradition et la sainte Écriture sont reliées et communiquent étroitement entre elles. Car toutes deux, jaillissant d’une source divine identique, ne forment pour ainsi dire qu’un tout et tendent à une même fin, comme l’a expliqué le concile Vatican II, dans Dei Verbum (n° 9). Il faudrait relier la Tradition, l’Écriture, le peuple de Dieu et le Magistère, notamment en matière d’interprétation de l’Écriture, de la théologie et de la vie de l’Église en fonction des contextes. C’est ainsi que l’on comprend mieux la manière dont la parole de Dieu accomplit sa course jusqu’aux extrémités de la terre. Nous comprenons mieux comment la Parole est accueillie et glorifiée et comment elle comble de plus en plus le cœur des êtres humains, en lien avec l’Eucharistie, les sacrements et la vénération de la parole de Dieu. C’est l’Esprit-Saint qui prépare les cœurs et les cultures à accueillir la Parole, Jésus, le Christ.
Hier comme aujourd’hui, l’Écriture est utile pour enseigner, dénoncer le mal, redresser, éduquer dans la justice, mais surtout pour savoir qui est Dieu et qui est l’Homme. Nous ne les comprenons vraiment qu’en les reliant l’un à l’autre. D’Adam à Jésus, que nous dit la Bible sur la personne humaine ? Comment bien caractériser l’humanité, sinon en la reliant au Créateur ? Le texte inspiré ne témoigne-t-il pas avant tout d’une irrémissible espérance dans la grandeur de l’être humain qui fait de la totalité des enfants de Dieu des frères et sœurs liés par la soif d’amour, de justice et d’une communion authentique, enracinés en Dieu, notre Père ?
La parole de Dieu est une force divine pour le salut de tout croyant, de tout être humain. Le Verbe de Dieu « s’est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire, cette gloire que, Fils unique plein de grâce et de vérité, il tient du Père. » (Jn 1, 14) Le Christ a instauré le règne de Dieu sur terre ; par ses gestes et ses paroles, il a révélé son Père et s’est révélé lui-même. Il a aussi révélé l’Homme, car il est l’Homme-Dieu. Par sa mort, sa résurrection, son ascension glorieuse et par l’envoi de l’Esprit, il a parachevé son œuvre. Désormais, il attire à lui tous les hommes (Jn 12, 32), lui qui seul possède les paroles de la vie éternelle (Jn 6, 68). Nous sommes invités, à la suite des Apôtres et des nombreux témoins du Ressuscité, à prêcher l’Évangile, à proposer à nos contemporains la foi en Jésus, le Christ et le Seigneur, afin qu’ils rejoignent l’Église et forment avec les autres disciples le corps du Christ.
Prions sans relâche afin que la Parole de Dieu soit accueillie, qu’elle soit utile pour dénoncer le mal, redresser, éduquer dans la justice et former des communautés enracinées dans l’amour. Prions sans cesse, comme cette veuve qui, par son insistance et sa constance, commençait à ennuyer ce juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes. Dieu, Notre Père, nous écoute et nous exauce.
Mais demeure posée cette question : le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? Cela dépend de notre témoignage et de notre engagement missionnaire. Cela dépend aussi des personnes et de leur liberté quand Jésus Christ leur est annoncé. Cela dépend aussi de leur docilité à l’Esprit. Que l’Esprit nous donne la force de poursuivre la mission, contre vents et marées. Le Seigneur est notre secours. Il nous gardera de tout mal. Il se tient près de chacun de nous. Il nous donne vie et force ; prions afin qu’il augmente notre force de témoignage. Il nous gardera, au départ pour la mission et au retour. Il veille sur nous maintenant et à jamais. Prions afin que le Seigneur envoie des ouvriers à sa moisson et que notre engagement missionnaire, en Église, porte des fruits. Que progressent dans le monde l’amour et la justice, la paix et l’espérance.
Pape François, Angélus, Place Saint-Pierre, Dimanche, 20 octobre 2013
Crier vers Dieu « jour et nuit » ! Cette image de la prière nous frappe. Mais demandons-nous : pourquoi Dieu veut-il cela ? Est-ce qu’il ne connaît pas déjà nos besoins ? Quel sens cela a-t-il d’« insister » auprès de Dieu ?
Voilà la bonne question, qui nous fait approfondir un aspect très important de la foi : Dieu nous invite à prier avec insistance, non parce qu’il ne sait pas de quoi nous avons besoin, ou parce qu’il ne nous écoute pas. Au contraire, Il écoute toujours et il sait tout de nous, avec amour. Sur notre chemin quotidien, en particulier dans les difficultés, dans la lutte contre le mal en dehors et au-dedans de nous, le Seigneur n’est pas loin, Il est à nos côtés ; nous luttons avec Lui à nos côtés, et notre arme est justement la prière, qui nous fait sentir sa présence à nos côtés, sa miséricorde, également son aide. Mais la lutte contre le mal est dure et longue, elle exige patience et résistance — comme Moïse qui devait garder les bras levés pour faire vaincre son peuple (cf. Ex 17, 8-13). C’est ainsi : il y a un combat à mener chaque jour, mais Dieu est notre allié, la foi en Lui est notre force, et la prière est l’expression de cette foi. C’est pourquoi Jésus nous assure de la victoire, mais à la fin, il se demande : « Mais le Fils de l’Homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? » (Lc 18, 8). Si la foi s’éteint, la prière s’éteint, et nous marchons dans le noir, nous nous égarons sur le chemin de la vie.
Pape François, Angélus, Place Saint-Pierre, Dimanche, 20 octobre 2019
Pour vivre la mission en plénitude, il y a une condition indispensable: la prière, une prière fervente et incessante, selon l’enseignement de Jésus proclamé également dans l’Evangile d’aujourd’hui, où il raconte une parabole «sur la nécessité de prier sans cesse et de ne pas se décourager» (cf. Lc 18, 1). La prière est le premier soutien du peuple de Dieu pour les missionnaires, riche d’affection et de gratitude pour leur tâche difficile d’annoncer et de donner la lumière et la grâce de l’Evangile à ceux qui ne l’ont pas encore reçue. C’est aussi une belle occasion pour nous demander aujourd’hui: est-ce que je prie pour les missionnaires? Est-ce que je prie pour ceux qui vont loin pour apporter la Parole de Dieu à travers leur témoignage? Pensons-y.
Benoit XVI, Concélébration Eucharistique, Homélie, Place du Plébiscite, Naples, Dimanche 21 octobre 2007
La force, qui en silence et sans bruit change le monde et le transforme en Royaume de Dieu, c’est la foi – et l’expression de la foi, c’est la prière. Lorsque la foi se remplit d’amour pour Dieu, reconnu comme Père juste et bon, la prière se fait persévérante, insistante, elle devient un gémissement de l’esprit, un cri de l’âme qui pénètre le cœur de Dieu. De cette façon, la prière devient la plus grande force de transformation du monde. Face à des réalités sociales difficiles et complexes, […], il faut renforcer l’espérance, qui se fonde sur la foi et s’exprime en une prière inlassable. C’est la prière qui garde allumée la flamme de la foi. Jésus demande, comme nous l’avons entendu à la fin de l’Evangile: « Mais le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre? » (Lc 18, 8). C’est une question qui nous fait réfléchir. Quelle sera notre réponse à cette interrogation préoccupante? Aujourd’hui, nous voulons répéter ensemble avec un humble courage: Seigneur, ta venue parmi nous dans cette célébration dominicale nous trouve rassemblés avec la lampe de la foi allumée. Nous croyons et nous nous en remettons à toi! Fais grandir notre foi!
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