Formation missionnaire 1 autour du livre des Actes des Apôtres
« Vous serez mes témoins » (Actes 1, 8) - Mois missionnaire 2024
« Vous serez mes témoins » (Actes 1, 8)
(D'autres formations de cet itinéraire biblique sont disponibles. Contactez-nous pour les recevoir.)
1. Objectifs
a. Découvrir comment le disciple sait donner toute sa vie et la jouer jusqu’au martyre comme témoin de Jésus-Christ, et comment son objectif est que la Parole, qu’il ne peut manquer de proclamer et de partager, soit accueillie et manifeste son pouvoir libérateur et rénovateur.
b. Comprendre que tous les baptisés sont appelés à témoigner d’une appartenance évangélisatrice de manière toujours nouvelle et en communauté, car il est nécessaire de proclamer le Kérygme puisque personne n’est étranger, personne ne peut se sentir étranger ou éloigné de l’amour attachant de Dieu.
c. Intérioriser que le témoignage de communautés authentiquement fraternelles et réconciliées est toujours une lumière qui attire et pousse à la mission, même si cela implique parfois des sacrifices et des incompréhensions.
d. Apprécier comment nous sommes tous appelés à offrir aux autres le témoignage explicite de l’amour salvateur du Seigneur, qui au-delà de nos imperfections nous offre sa proximité, sa Parole, sa force, et donne un sens à notre vie, nous poussant à transformer tous les inconvénients, contradictions et difficultés en une opportunité de mission.
e. Relever le défi urgent de la mission de compassion, en tenant compte du fait que chaque portion du peuple de Dieu, en traduisant dans sa vie le don du salut offert par Dieu selon son propre génie, témoigne de la foi reçue et l’enrichit d’expressions nouvelles et éloquentes.
2. Prière
Jésus, l’expérience de la communauté chrétienne primitive révèle à nos yeux que dans la vie chrétienne, le témoignage communautaire de la foi, de l’espérance et de la charité va de pair et est inséparable. Apprends-nous, selon l’exemple rapporté par Luc dans le livre des Actes des Apôtres, que notre témoignage dans le monde et la société d’aujourd’hui sera plus authentique et plus efficace si, grâce au dynamisme évangélisateur de ton Esprit saint, nous comprenons que le chemin vers la communion et l’unité exige de nous tous une foi plus vive, une espérance plus ferme et une charité qui est vraiment l’inspiration la plus profonde qui nourrit nos relations mutuelles, notre fraternité, notre accueil et notre rayonnement missionnaire. Fais-nous comprendre que le but de l’unité entre tous les disciples du Christ, même s’il ne semble pas immédiat, exige que nous témoignions entre nous et au-delà de nous de la charité à tous les niveaux, qu’il n’y a pas de lieu ni de moment où le témoignage d’amour, de foi et d’espérance, selon le modèle de celui de notre maître, le Christ, soit superflu.
Jésus, témoigner de ta résurrection implique d’être audacieux et simple en parlant de la joie de l’Évangile, de la joie de te suivre, et cela implique aussi de vivre selon ton mode de vie, sans oublier que notre cœur et le cœur de tous ceux à qui notre témoignage est adressé sont créés pour toi, et qu’ils seront sans repos jusqu’à ce qu’ils se reposent en lui. Nous savons que très souvent le témoignage de l’Église, qui va et ira toujours à contre-courant, est mal interprété comme quelque chose d’arriéré et de négatif dans la société actuelle.
Comprenons donc que ce qui est vraiment important, c’est le Kérygme, la proclamation de la Bonne Nouvelle, le message de l’Évangile qui donne la vie et la donne en abondance. En effet, s’il est nécessaire de dénoncer avec force les maux qui nous menacent, il faut corriger l’idée que le catholicisme n’est rien d’autre qu’une série d’interdictions. Il faut donc une catéchèse solide et une formation attentive du cœur, qui fassent comprendre que tu es ressuscité, que la mort a été détruite, que la vie est éternelle, que le Père attend à bras ouverts et que l’Esprit saint a été répandu dans nos cœurs.
Jésus, aujourd’hui, comme au temps des Apôtres et comme toujours, il y a un grand besoin d’une capacité renouvelée de témoigner de l’amour pour nos frères et sœurs avec un cœur rempli de l’expérience de l’amour de Dieu, nous devons donc être prêts à oser vivre l’amour dans nos familles, dans nos relations avec nos amis et avec ceux qui nous ont offensés. Nous devons être prêts à influencer, avec un témoignage authentiquement chrétien, dans les domaines de l’étude et du travail, à nous engager dans les communautés paroissiales, dans les groupes et dans tous les domaines de la société. Il s’agit déjà d’un témoignage très fort et d’une forme d’annonce, d’un Kérygme : vivre réellement avec tous, sans exception ni discrimination, l’amour du prochain, reconnaître en chacun notre prochain, afin qu’ils puissent voir que notre amour du prochain est dirigé vers chacun d’eux.
Si cela se produit, nous pourrons témoigner et présenter plus facilement la source de notre comportement, c’est-à-dire expliquer que l’amour du prochain est une manifestation de notre foi vivante, de notre ferme espérance et de notre authentique charité qui découle du mystère trinitaire du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen
3. Texte : Actes 4, 32-35
La multitude des croyants était d’un seul cœur et d’une seule âme. Personne ne prétendait avoir ses propres biens, mais ils avaient toutes les choses en commun. Les apôtres ont témoigné avec une grande puissance de la résurrection du Seigneur Jésus, et ils étaient bien considérés par tous. Il n’y avait pas un seul indigent parmi eux, car tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, prenaient le produit de la vente et le mettaient à la disposition des apôtres, afin qu’ils le distribuent selon les besoins de chacun.
4. Développement du thème
Le témoignage des écrits sacrés dans la vie de la communauté chrétienne. Le témoignage du transcendant est une réalité complexe, il est à la fois une narration de faits historiques réels et une confession de foi. Le témoignage du
Nouveau Testament est basé sur des faits historiques. Si la foi en Jésus-Christ sauve, c’est parce qu’il est vraiment ressuscité. Le but des auteurs sacrés est de refléter des événements qui se sont réellement produits.
Cette historicité consiste en une référence véridique à des événements réels, bien que ces événements aient pu être façonnés narrativement par l’écrivain sacré ou par la ou les traditions qui l’ont précédé.
Le témoignage biblique ne se contente pas d’affirmer des faits historiques : sa finalité réside dans la signification salvifique de ces faits dans lesquels le Dieu transcendant est intervenu. Cet aspect est visible au début de 1 Jn 1, 1-3 : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de vie, car la vie a été manifestée, nous l’avons vue, nous en témoignons et nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée ! Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons aussi ».
Le témoignage ecclésial dans les Actes des Apôtres
Le témoignage est un concept récurrent dans les Actes : il apparaît 34 fois. Le thème de l’œuvre de Luc est la propagation du témoignage chrétien, selon la déclaration programmatique de Jésus en 1, 8 : « Vous serez mes témoins… » Les
Actes réalisent ce que nous pourrions appeler une « concentration testimoniale » de la mission ecclésiale : la tâche de la communauté chrétienne est concentrée sur le témoignage du Christ ressuscité.
Son témoignage qui inclut les œuvres de l’amour fraternel (cf. Ac 2, 47 ; 4, 32-35), mais qui se manifeste particulièrement dans la parole qui révèle le sens de ces œuvres ; l’abondance des discours dans les Actes est une conséquence de cette réalité.
Le témoignage de la communauté des Actes
Le témoignage de la communauté des Actes se déroule dans un contexte de persécution, cet élément n’est pas quelque chose de circonstanciel, mais une caractéristique quasi constitutive de l’Église. Au témoignage extérieur des apôtres, avec leurs paroles et leurs actions, répond dans le cœur des croyants le témoignage intérieur de l’Esprit, qui rend possible l’assentiment de la foi à cette parole de témoignage.
L’Église de Jésus a témoigné du royaume de Dieu jusqu’aux extrémités de la terre, représenté par Rome, la capitale de l’empire. Mais ce Royaume est équivalent à « ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ » : celui qui l’avait prêché en est maintenant le contenu.
Luc n’utilise plus le concept de « témoin » pour le témoignage des choses, mais spécifiquement pour les témoins du Ressuscité, qui avec cette qualification reçoivent légitimement la mission d’être ses témoins parmi le peuple. Il est clair ici que leur chemin de témoins sera un chemin de rejet, un chemin de souffrance et peut-être de mort (voir le cycle d’Étienne Actes 6, 8-8, 3), mais il est également clair que ce chemin n’est pas encore caractérisé par la conception ultérieure du martyre, du témoignage du sang, mais précisément par la proclamation absolue et non falsifiée du Kérygme, du message du Christ ressuscité.
5. Questions pour le dialogue
À partir de ce que nous avons réfléchi et médité, répondons :
- Quelle est la place réelle du témoignage personnel et ecclésial de la Bonne Nouvelle de Dieu dans le processus d’évangélisation de nos communautés chrétiennes (kérygme, catéchèse, mystagogie) ?
- Comment nous intégrons-nous dans l’« action missionnaire » universelle (témoins du Kérygme) de l’Église (ad gentes) à partir de son « action pastorale » (disciples), en donnant notre précieux témoignage de foi vivante, d’espérance ferme et de charité authentique à partir de la vie de notre diocèse et de notre paroisse ?
- Face au défi du témoignage-annonce de l’Évangile, comment répondre à cette « urgence » à partir de la conscience qui émerge des Actes des Apôtres que ce témoignage est comme une onde de choc qui atteint tous les peuples (Actes 1, 8) même dans le sillage de la persécution ?
- Comment le témoignage-annonce de l’Évangile atteint-il les groupes de personnes nombreux et variés qui englobent non seulement la communauté ecclésiale, mais surtout la société avec son engagement public, c’est-à-dire la transformation du monde ?
- Quels éléments pouvons-nous énumérer qui révèlent que le meilleur témoignage du Christ, la meilleure proclamation de sa résurrection d’entre les morts, est toujours la vie authentique des chrétiens ?
6. S’engager à relever le défi de la Mission
La Parole de Dieu et le magistère de l’Église ont éclairé notre réflexion. Il est temps de prendre des engagements en phase avec le DÉFI MISSIONNAIRE de notre époque.
Nous notons les actions qui sont à notre portée et que nous nous engageons à réaliser.
7. Prière
Chaque groupe, sur la base de ce qui a été partagé, expérimenté et suscité par l’Esprit saint dans la rencontre d’aujourd’hui, écrira une prière qui résume et assume dans la vie quotidienne ce dont l’Esprit veut interpeller la communauté ecclésiale à témoigner.
8. Contemplation
« Bien sûr, nous sommes tous appelés à grandir en tant qu’évangélisateurs. Nous aspirons en même temps à une meilleure formation, à un approfondissement de notre amour et à un témoignage plus clair de l’Évangile. En ce sens, nous devons tous nous laisser évangéliser constamment par les autres ; mais cela ne signifie pas que nous devons reporter la mission d’évangélisation, mais plutôt que nous trouvons la manière de communiquer Jésus qui correspond à la situation dans laquelle nous nous trouvons. De toute façon, nous sommes tous appelés à offrir aux autres le témoignage explicite de l’amour salvateur du Seigneur, qui, au-delà de nos imperfections, nous offre sa proximité, sa Parole, sa force, et donne un sens à notre vie. Votre cœur sait que la vie n’est pas la même sans lui, alors ce que vous avez découvert, ce qui vous aide à vivre et vous donne de l’espoir, est ce que vous devez communiquer aux autres. Notre imperfection ne doit pas être une excuse ; au contraire, la mission est un stimulant constant pour ne pas rester dans la médiocrité et continuer à grandir. Le témoignage de foi que tout chrétien est appelé à offrir implique de dire comme saint Paul : “Non pas que j’aie déjà obtenu ou que je sois déjà parfait, mais je me hâte […] et je me hâte vers ce qui m’attend” (Ph 3, 12-13). “ (Pape François : EG № 121). »
(Source : Itinéraire biblique missionnaire vers le CAM6, Porto Rico 2024)
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