La dimension missionnaire de l’obéissance dans la vie consacrée
« La désobéissance est la négation absolue du missionnaire; au contraire, l'obéissance est sa bannière. » - (Bienheureux Paolo Manna)
Évangile selon saint Matthieu « Comme Jésus parlait encore aux foules, voici que sa mère et ses frères se tenaient au-dehors, cherchant à lui parler. Quelqu’un lui dit : “ Ta mère et tes frères sont là, dehors, qui cherchent à te parler. ” Jésus lui répondit : “ Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? ” Puis, étendant la main vers ses disciples, il dit : “ Voici ma mère et mes frères. Car celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère” ». (Mt 12,46-50) « “Quel est votre avis ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : “Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne”. Celui-ci répondit : “Je ne veux pas.” Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière. Celui-ci répondit : “Oui, Seigneur !” et il n’y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? ” Ils lui répondent : “ Le premier. ” Jésus leur dit : “ Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu” ». (Mt 21, 28-31)
Du Magistère de l’Église « Par la profession d’obéissance, les religieux font l’offrande totale de leur propre volonté, comme un sacrifice d’eux-mêmes à Dieu, et par là ils s’unissent plus fermement et plus sûrement à sa volonté de salut ». (Conc. Vat. ii, Décret sur la rénovation et l’adaptation de la vie religieuse, Perfectae Caritatis, 14) « L’obéissance, pratiquée à l’imitation du Christ, dont la nourriture était de faire la volonté du Père (cf. Jn 4, 34), manifeste la beauté libérante d’une dépendance filiale et non servile, riche d’un sens de la responsabilité et animée par une confiance réciproque, qui est reflet dans l’histoire de la correspondance dans l’amour des trois Personnes divines ». (Jean-Paul II, Exhortation Apostolique Post-Synodale, Vita Consecrata, n. 21) « En réalité, la culture de la liberté est une valeur authentique, étroitement liée au respect de la personne humaine. Mais qui ne voit les graves injustices et même les terribles violences qui résultent d’un usage dévié de la liberté dans la vie des personnes et des peuples ? L’obéissance qui caractérise la vie consacrée est une réponse efficace à cette situation. Elle présente comme modèle, d’une manière particulièrement forte, l’obéissance du Christ à son Père et, à partir de son mystère, elle témoigne de ce qu’il n’y a pas de contradiction entre l’obéissance et la liberté ». (Jean-Paul II, Exhortation Apostolique Post-Synodale, Vita Consecrata, n. 91) « Chercher la volonté de Dieu signifie chercher une volonté amie, bienveillante, qui veut notre réalisation, qui désire surtout la libre réponse d’amour à son amour, pour faire de nous des instruments de l’amour divin. C’est dans cette via amoris que s’épanouit la fleur de l’écoute et de l’obéissance ». (Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique, Instruction, Le service de l’autorité et l’obéissance, n. 4) « L’obéissance est avant tout attitude filiale. C’est ce genre particulier d’écoute que seul le fils peut prêter à son père, parce qu’illuminé par la certitude que son père n’a que des choses bonnes à dire et à donner à son fils ; une écoute imprégnée de la confiance qui rend le fils accueillant à la volonté du père, assuré qu’elle sera pour son bien ». (Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique, Instruction, Le service de l’autorité et l’obéissance, n. 5) « L’obéissance de la personne croyante est aussi l’adhésion à la Parole par laquelle Dieu se révèle et se communique lui-même, et à travers laquelle il renouvelle chaque jour son alliance d’amour ». (Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique, Instruction, Le service de l’autorité et l’obéissance, n. 7) « Les personnes consacrées sont aussi appelées à suivre le Christ obéissant dans un “projet évangélique”, ou charismatique, suscité par l’Esprit et authentifié par l’Église. Cette dernière, approuvant un projet charismatique en tant qu’Institut religieux, garantit que les inspirations qui l’animent et les normes qui le régissent peuvent donner lieu à un itinéraire de recherche de Dieu et de sainteté. De même, la Règle et les autres normes de vie deviennent ainsi médiation de la volonté du Seigneur : médiation humaine, mais qui fait toujours autorité, imparfaite mais en même temps contraignante, point de départ pour prendre la route chaque jour, mais à dépasser dans un élan généreux et créatif vers la sainteté que Dieu “veut” pour chaque consacré. Sur ce chemin, l’autorité est investie de la tâche pastorale de guider et de décider ». (Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique, Instruction, Le service de l’autorité et l’obéissance, n. 9)
D’après les écrits du bienheureux Paolo Manna « On professe la soumission et l’obéissance, mais on n’est heureux que dans le lieu, dans la fonction de son choix [...]. Les différentes parties d’une machine choisissent-elles leur propre place ? Bien sûr que non, mais chacun est placé là où il est nécessaire au fonctionnement de l’ensemble de l’organisme : c’est évident, mais ce n’est pas toujours compris de cette façon... ». (P. Manna, Virtù Apostoliche, Milan 1944, p. 85) « Essayons donc de travailler de manière compacte et en bonne entente à la place qui nous est assignée par l’obéissance. [...] Si nous n’avons pas d’esprit de corps, si chacun veut faire les choses à sa manière, si nous ne sommes pas très obéissants aux ordres de nos ‘capitaines’..., nous deviendrons faibles et nous subirons des défaites au lieu de victoires ». (P. Manna, Virtù Apostoliche, Milan 1944, p. 87) « Cette vertu [l’obéissance] est la pierre angulaire sur laquelle doit reposer notre travail ». (P. Manna, Virtù Apostoliche, Milan 1944, p. 152) « La vertu pour laquelle nous, missionnaires, devons avoir un véritable culte, dans laquelle nous devons particulièrement nous distinguer, est la vertu d’obéissance ». (P. Manna, Virtù Apostoliche, Milan 1944, p. 153) « La désobéissance est la négation absolue du missionnaire, tout comme l’obéissance est sa principale caractéristique, son programme, sa bannière ». (P. Manna, Virtù Apostoliche, Milan 1944, p. 153) « Le missionnaire qui désobéit, qui critique les ordres de ses supérieurs, même s’il ne s’en rend pas compte, même s’il n’y pense pas, par sa désobéissance, par sa critique, cesse d’être un missionnaire de Jésus et se met en fait dans les rangs de ceux qui lui résistent ». (P. Manna, Virtù Apostoliche, Milan 1944, p. 153) « Si nous voulons être de bons missionnaires, nous devons nous habituer par un travail assidu d’obéissance à faire de la volonté de Dieu la règle et le modèle de la nôtre. La volonté de Dieu est le principe et la raison de tout bien : en dehors de la volonté de Dieu, il y a le mal, le péché et la perdition ». (P. Manna, Virtù Apostoliche, Milan 1944, p. 155)
Questions pour la réflexion
- Dans quelle mesure mon obéissance est-elle une obéissance consciente à Dieu et non pas une simple obéissance aux ordres de mes supérieurs ?
- Puis-je parler honnêtement et ouvertement avec mes supérieurs et en même temps accepter leurs décisions finales avec confiance en Dieu ?
- Dans quelle mesure est-ce que j’accomplis chaque ministère avec un engagement total, indépendamment de mes préférences personnelles ?
PRIÈRE A MARIE
O douce Vierge Marie, Toi qui, à l’annonce de l’Ange, par ton obéissance croyante et interrogatrice, nous a donné le Christ. À Cana, tu as montré, avec un cœur attentif, comment agir avec responsabilité. Tu n’as pas attendu passivement que ton Fils intervienne, mais tu l’as devancé, le rendant conscient de ce qui était nécessaire et prenant, avec une discrète autorité, l’initiative d’envoyer vers lui les serviteurs.
Au pied de la croix, l’obéissance a fait de Toi la Mère de l’Église et des croyants, tandis qu’au Cénacle tous les disciples ont reconnu en Toi la douce autorité de l’amour et du service.
Aide-nous à comprendre que toute vraie autorité, dans l’Église et dans la vie consacrée, trouve son fondement dans la docilité à la volonté de Dieu et que chacun de nous devienne, en réalité, autorité pour les autres, par sa propre existence vécue dans l’obéissance à Dieu.
O Mère clémente et pieuse, « Toi qui as fait la volonté du Père, empressée dans l’obéissance », rends notre vie attentive à la Parole, fidèle à la suite de Jésus Seigneur et Serviteur dans la lumière et avec la force de l’Esprit Saint, joyeuse dans la communion fraternelle, généreuse dans la mission, pressée par le service des pauvres, tendue vers le jour où l’obéissance de la foi se jettera dans la fête de l’Amour sans fin. Amen.
(Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique,
Instruction, Le service de l’autorité et l’obéissance, n. 31)
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