30ème dimanche du temps ordinaire (Année C)
« Vous serez mes témoins » (Ac 1, 8)
Journée mondiale des missions 2022
- Par Pierre Diarra, Union pontificale missionnaire en France
30ÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE (ANNÉE C)
Journée mondiale des missions 2022
Si 35,15b-17.20-22a; Ps 33; 2 Tm 4,6-8.16-18; Lc 18, 9-14
Extrait du MESSAGE du Saint-Père François pour la Journée mondiale des missions 2022
« Vous serez mes témoins » (Ac 1, 8)
Ces paroles sont celles de la dernière conversation de Jésus Ressuscité avec ses disciples, avant de monter au Ciel, telle qu’elle est décrite dans les Actes des Apôtres : « Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8) […]
- « Vous serez mes témoins » – L’appel de tous les chrétiens à témoigner du Christ
[…] Ils [les disciples] sont envoyés par Jésus dans le monde non seulement pour faire la mission, mais aussi et surtout pour vivre la mission qui leur a été confiée ; non seulement pour rendre témoignage, mais aussi et surtout pour être des témoins du Christ. […] Les missionnaires du Christ […] ont le grand honneur d’offrir le Christ, en paroles et en actes, en annonçant à tous la Bonne Nouvelle du salut avec joie et franchise, comme les premiers apôtres. […]
Par conséquent, l’exemple de la vie chrétienne et l’annonce du Christ vont ensemble dans l’évangélisation. L’un sert l’autre. Ce sont les deux poumons avec lesquels toute communauté doit respirer pour être missionnaire. […]
- « Jusqu’aux extrémités de la terre » – L’actualité perpétuelle d’une mission d’évangélisation universelle
[…] Le caractère universel de la mission des disciples apparaît clairement ici. […]
L’indication « jusqu’aux extrémités de la terre » interpellera les disciples de Jésus à toutes les époques et les poussera à aller au-delà des lieux habituels pour lui rendre témoignage. Malgré toutes les facilités dues aux progrès de la modernité, il existe encore aujourd’hui des zones géographiques où les missionnaires témoins du Christ ne sont pas encore arrivés avec la Bonne Nouvelle de son amour. D’autre part, aucune réalité humaine ne devrait être étrangère à l’attention des disciples du Christ dans leur mission. L’Église du Christ a été, est et sera toujours “en sortie” vers de nouveaux horizons géographiques, sociaux et existentiels, vers des lieux et des situations humaines “limites”, afin de témoigner du Christ et de son amour à tous les hommes et toutes les femmes de tout peuple, de toute culture et de tout statut social. […]
- « Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous » – Laissez-vous toujours fortifier et guider par l’Esprit
En annonçant aux disciples leur mission d’être ses témoins, le Christ ressuscité promet également la grâce pour une si grande responsabilité : « Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins » (Ac 1, 8). […] L’Esprit Saint les a fortifiés, leur a donné le courage et la sagesse de témoigner du Christ devant tout le monde. […]
Par conséquent, tout disciple missionnaire du Christ est appelé à reconnaître l’importance fondamentale de l’action de l’Esprit, à vivre avec lui dans la vie quotidienne et recevoir sans cesse de sa part force et inspiration. Plus encore, au moment où nous nous sentons fatigués, démotivés, perdus, rappelons-nous de nous tourner vers l’Esprit Saint dans la prière, qui – je tiens à le souligner une fois de plus – a un rôle fondamental dans la vie missionnaire, pour nous laisser restaurer et fortifier par lui, source divine inépuisable des énergies nouvelles et de la joie de partager la vie du Christ avec les autres. […] L’Esprit est donc le véritable protagoniste de la mission : c’est lui qui donne la parole juste, au bon moment et de juste manière.
C’est à la lumière de l’action de l’Esprit Saint que nous voulons aussi lire les anniversaires missionnaires de cette année 2022. L’institution de la Congrégation de propaganda fide, en 1622, était motivée par le désir de promouvoir le mandat missionnaire sur de nouveaux territoires. […]
Le même Esprit, qui guide l’Église universelle, inspire également des hommes et des femmes simples pour des missions extraordinaires. C’est ainsi qu’une jeune fille Française, Pauline Jaricot, fonda l’Œuvre pour la Propagation de la Foi, il y a exactement 200 ans. Sa béatification sera célébrée en cette année jubilaire. Bien que ce fut dans des conditions précaires, elle accepta l’inspiration de Dieu pour mettre en place un réseau de prières et de collectes pour les missionnaires, afin que les fidèles puissent participer activement à la mission « jusqu’aux extrémités de la terre ». […]
Dans ce contexte, je rappelle également l’Evêque français Charles de Forbin-Janson qui lança l’Œuvre de la Sainte Enfance afin de promouvoir la mission parmi les enfants avec la devise “les enfants évangélisent les enfants, les enfants prient pour les enfants, les enfants aident les enfants dans le monde entier” ; de même Mme Jeanne Bigard, qui donna naissance à l’Œuvre de Saint Pierre Apôtre pour le soutien des séminaristes et des prêtres en terre de mission. Ces trois Œuvres missionnaires ont été reconnues comme “pontificales” il y a juste cent ans. Et c’est également sous l’inspiration et la direction de l’Esprit Saint que le bienheureux Paolo Manna, né il y a 150 ans, fonda l’actuelle Union Pontificale Missionnaire pour sensibiliser et encourager à la mission les prêtres, les religieux et religieuses et tout le peuple de Dieu. Paul VI lui-même fut membre de cette œuvre et lui confirma une reconnaissance pontificale. Je mentionne ces quatre Œuvres Pontificales Missionnaires pour leurs grands mérites historiques et aussi pour vous inviter à vous réjouir avec elles en cette année spéciale pour leurs activités de soutien à la mission évangélisatrice dans l’Église universelle et dans les Églises locales. Je forme le vœu que les Églises locales trouveront dans ces Œuvres un instrument solide pour nourrir l’esprit missionnaire dans le Peuple de Dieu. […]
COMMENTAIRE BIBLIQUE
Dans notre méditation, nous ne pouvons pas oublier le thème à savoir : vous serez mes témoins (Ac 1, 8). A quoi le chrétien est-il appelé, sinon à être le témoin crédible de Jésus Christ ? Nous sommes renvoyés aux Actes des apôtres et à la vie missionnaire des premiers chrétiens. Jésus a dit à ses apôtres : “Vous n’avez pas à connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité ; mais vous allez recevoir une puissance, celle du Saint Esprit qui viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre.” » (Ac 1, 7-8). Avant de préciser ce qu’il faut entendre par être témoins, rappelons que le pape François a écrit que les Actes des Apôtres est le livre que les disciples-missionnaires tiennent toujours à portée de main. C’est le livre qui raconte comment le parfum de l’Évangile doit se répandre sur le passage du disciple-missionnaire et susciter une joie que seul l’Esprit peut donner.
Que signifie être témoin ? Témoigner de quoi, de qui, à qui et comment ? Témoigner de ce que nous avons vu et entendu, à savoir Jésus, crucifié et ressuscité. Il faut tout suite faire le rapprochement entre témoins et martyrs. Le témoin, comme le martyr car ces deux mots ont la même racine, c’est celui qui, ayant été présent lors d’un événement, peut dire ce qu’il a vu et entendu, lors d’un procès par exemple. Évoquons simplement qu’il peut s’agir d’un objet qui sert de témoin, de signes, soit une stèle considérée comme le témoin historique d’un traité d’alliance. Quand nous disons prendre à témoin ou témoigner en faveur de quelqu’un, cela parle très fort. Nous pouvons considérer les deux Tables de la Loi, comme un signe fort de l’Alliance conclue entre Israël et son Dieu. Mais nous pourrions aussi parler du témoignage entre proches et amis, d’une charte et bien sûr de Dieu qui appelle des hommes et des femmes à témoigner de lui.
Pour nous chrétiens, nous sommes invités à attester ce que nous avons vu et entendu, à savoir le Christ, mais plus précisément la vie de Jésus, ses miracles, son enseignement, son attention aux pécheurs, aux pauvres et aux petits, mais surtout sa mort et sa résurrection, expression de l’Amour de la Trinité. Certes, nous n’étions pas là quand Jésus est sorti du tombeau, victorieux de la mort, mais les témoins qui l’ont vu après sa résurrection sont crédibles et leur témoignage est parvenu jusqu’à nous. Beaucoup sont morts, martyrs, en témoignant de lui : il était impossible pour eux de se taire ; ils ont préféré subir le martyre que de ne pas témoigner de lui.
Chacun de nous a fait l’expérience d’une rencontre dans la foi avec le Seigneur ressuscité. Chacun de nous peut donc en rendre compte ; il peut déclarer solennellement que le Seigneur Jésus est ressuscité ; il peut se porter garant… Les saintes Écritures en témoignent ; la vie et le martyre des premiers chrétiens en témoignent ; l’histoire de l’Église en témoigne et aujourd’hui Jésus peut être présenté par chacun de nous comme le témoin fidèle, celui qui a témoigné de l’amour de son Père, révélé comme notre Père. Les premiers responsables de l’Église, le Pape, les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses peuvent témoigner du Christ et même consacrer toute leur vie pour l’annoncer et certifier qu’il est l’unique sauveur du monde et qu’il faut l’annoncer partout dans le monde, en tant qu’unique Sauveur. Lui, le témoin fidèle, s’est révélé à chacun de nous et il nous envoie pour témoigner de son amour, de sa paix et de sa justice. Il nous envoie travailler, avec lui et dans l’Esprit, afin que le Royaume advienne. A la suite des Douze et des nombreux missionnaires, il nous envoie en tant que baptisés, quelle que soit la responsabilité ecclésiale que nous avons, pour témoigner de l’amour de Dieu manifesté par toute la vie de Jésus, sa mort sur la croix, sa résurrection, l’envoi de l’Esprit Saint, la vie des premières communautés chrétiennes, la vie de l’Église au fil des siècles, etc., sans oublier les nombreux missionnaires et martyrs.
Nous sommes d’abord invités à mieux percevoir que l’Esprit Saint est le véritable initiateur de la mission apostolique, comme il l’était de la mission même de Jésus (Lc 4, 1). Celui-ci est conduit par l’Esprit qu’il a reçu au baptême. Communiqué à Jésus et répandu par lui (Ac 2, 33), le Saint Esprit est reçu en relation avec le baptême au nom de Jésus (Ac 1, 5). Il est donné principalement en vue de la prédication et du témoignage (Ac 4, 8.31 ; 5, 32 ; 6, 10). Il intervient en agissant sur la conduite des apôtres comme on peut le lire dans les Actes des Apôtres (Ac 8, 15.17 ; 10, 19.44-47 ; 11, 12.15 ; 15, 8). Nous sommes ensuite invités à percevoir que le témoignage rendu au Christ est avant tout témoignage de la Résurrection (Ac 1, 22). Dans les Actes des Apôtres, les témoins sont avant tout les Douze (Ac 1, 22 ; 10, 41), mais d’autres sont également appelés témoins, dans des sens un peu différents et divers (13, 31 ; 22, 20). Aujourd’hui, nous sommes tous témoins du Christ ressuscité. Enfin, il nous est demandé d’élargir l’espace du témoignage apostolique. Ce n’est plus seulement un témoignage de Jérusalem à Rome, des Juifs aux païens comme le plan des Actes des Apôtres le montre, mais partout et dans tous les secteurs de la vie des hommes et des femmes d’aujourd’hui. Dieu, puissamment, intervient aujourd’hui encore pour faire avancer cette histoire en envoyant l’Esprit Saint (2, 1-13 ; 10, 44 ; 19, 6) et en suscitant des témoins de la Résurrection, prêts à mourir pour témoigner du Christ.
Luc, l’auteur des Actes des Apôtres, milite en faveur de l’intégration du christianisme dans la société romaine. Les chrétiens sont encouragés à vivre leur foi dans le milieu socioculturel où se joue désormais l’avenir de leur religion, l’empire de Rome. Luc est persuadé que l’accès au Dieu universel sera favorisé par l’universalité de l’empire. Pour Luc, la Parole s’est faite chair dans une destinée humaine qu’il s’agit de décrire. En théologien, il précise que l’histoire est le lieu de la révélation de Dieu. L’histoire, sous sa plume, devient kérygme et celui-ci se décline dans l’histoire. Luc a voulu être l’historien de Dieu et il raconte une histoire dans laquelle le lecteur perçoit des tensions et des déplacements, des chemins de conversion et de témoignage. Il nous invite à témoigner du Christ mort et ressuscité, à en vivre pour mieux l’annoncer et donner envie de croire en Lui et de faire partie de l’Église. Dieu, le Dieu révélé en Jésus le Christ, est le Dieu de tous et de chacun. L’extension du salut à l’universalité humaine est à la fois une œuvre divine, à laquelle l’Esprit Saint concourt puissamment, et le résultat du labeur et des souffrances des envoyés. Actions divines et efforts humains se sont combinés pour faire naître une Église qui rassemble hommes et femmes de toutes provenances (Ac 14, 27). Le programme missionnaire construit par le Ressuscité, en partant de Jérusalem pour aller jusqu’à Rome, demeure peut-être inachevé. Il faut donc le poursuivre, non dans le monde du récit, mais dans le monde du lecteur : c’est l’horizon, jamais atteint, de l’Église, une promesse d’universalité qui surplombe la chrétienté.
L’Esprit est une puissance ; il habilite les disciples à être des témoins du Ressuscité, de Jérusalem jusqu’aux confins de la terre et dans tous les contextes. L’Esprit est force de témoignage ; il habilite chaque baptisé à rendre témoignage du salut qu’il a reçu, comme Pierre le précise : « Convertissez-vous, que chacun reçoive le baptême au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Ac 2, 38 ; 1 Co 12, 1−3,9). L’Esprit permet que le même Évangile soit compris dans la pluralité des langues et des peuples. Chaque être humain est invité à s’ouvrir à un rapport commun à l’Évangile dans l’irréductible diversité des cultures. Dieu nous appelle tous, ceux qui sont proches comme ceux et celles qui sont au loin (Ac 2, 39), car il n’y a aucun salut ailleurs qu’en Jésus, le Christ (Ac 4, 12). Nous sommes invités à partager la Parole et le saint repas, source de vie et de communion. (Ac 12, 6 ; 16, 25).
Il est important de prendre conscience de l’urgence du témoignage auprès de nos contemporains. Comment convaincre en 2022 tous les baptisés à être les témoins du Christ et à soutenir les OPM, pour donner à l’Église universelle des moyens pour sa mission ? Comment les aider à marcher sur les pas de Pauline, les yeux fixés sur Marie et son fils, le Seigneur Jésus ? Comment susciter la générosité des chrétiens afin que nos Églises locales aient des moyens pour continuer à témoigner du Christ ? La finale triomphaliste des Actes des Apôtres n’est pas le triomphe d’un homme, puisque Paul est prisonnier, mais le triomphe de la Parole dont rien ne peut entraver l’expansion. La victoire de la Parole de Dieu renvoie à Paul qui demeure missionnaire à Rome jusqu’au bout. Nous sommes invités à vivre une communion fraternelle au-delà de toutes les frontières et à rester ouverts à tous.
La prière est au cœur des textes qui sont proposés aujourd’hui, Journée mondiale de la Mission ; elle est au cœur de la mission chrétienne.. Le Seigneur ne méprise pas nos prières, ni celles de l’orphelin, ni celle de la veuve ; le Seigneur écoute tout le monde. Il nous est conseillé de donner au Très-Haut selon nos ressources et selon ce qu’il donne, sans être regardant. En d’autres termes : puisque le Seigneur est généreux envers nous, donnons généreusement et avec joie. Dieu aime celui qui donne avec joie (2 Co 9, 7 ; Pr 22, 8). La sagesse biblique nous dit que le Seigneur est celui qui paye de retour ; il nous rendra sept fois plus que ce que nous avons donné. Cela montre que le Seigneur n’est pas dans la logique du donnant-donnant, il donne beaucoup plus, d’où cette précision qui nous est donnée et que nous devons prendre au sérieux. Nous sommes invités à aimer vraiment, en optant pour un dialogue filial avec Dieu notre Père, pour une gratuité fraternelle au cœur du dialogue de salut (Pierre Diarra, Gratuité fraternelle au cœur du dialogue, Paris, Karthala, 2021) : « N’essaye pas de l’influencer par des présents, il ne les acceptera pas. » Le Seigneur est bon ; il n’est donc pas besoin de vouloir l’influencer ou de le soudoyer. Il ne défavorise pas le pauvre, il écoute la prière de l’opprimé. En fait, il ne défavorise personne.
Ce que le Seigneur nous demande, c’est d’avoir confiance en lui ; la prière est l’expression de cette confiance. Nous le savons et nous l’avons peut-être expérimenté : dès qu’un pauvre crie ; le Seigneur entend ; il le sauve de toutes ses angoisses. Le Seigneur est là pour libérer ceux qui le craignent. Mais cela ne signifie pas que le salut des autres, moins pieux, moins croyants ou même incroyants, ne l’intéresse pas. Avec le psalmiste, nous pouvons inviter nos contemporains en disant : Goûtez et voyez : le Seigneur est bon ! Heureux qui trouve en lui son refuge ! Qui que vous soyez, adorez le Seigneur : rien ne manque à ceux qui le craignent. Qui cherche le Seigneur ne manquera d’aucun bien. Avec le Seigneur Jésus, nous avons tout. Oui, tous, nous devons rendre grâce au Seigneur, car il est bon et il n’oublie aucun de ses enfants. Nous sommes invités à aller le plus loin possible dans notre générosité, dans notre amour pour Dieu et notre amour pour le prochain. Nous ne devons pas entrer ou rester dans une logique où nous sommes toujours en train de mesurer ce que nous donnons et ce que nous recevons en retour ou en échange. En effet, explique le pape François dans Fratelli tutti (Tous frères, n° 140), que Dieu, en revanche, donne gratuitement au point d’aider même ceux qui ne sont pas fidèles, et « il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons » (Mt 5, 45).
Il est donc important de réfléchir sur la force de notre témoignage, mais aussi sur l’attitude du pharisien et sur celle du publicain, une page de l’Évangile que nous connaissons bien. Écoutons ce que dit le pharisien qui se tenait debout et priait en lui-même : « Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain. » Nous oublions parfois que les pharisiens étaient des croyants qui faisaient l’effort de pratiquer tout ce que la Loi de Moïse prescrivait. Ils y réussissaient souvent et parfois ils s’en vantaient, jusqu’à vouloir se justifier devant Dieu, en disant : « je fais ceci, et ceci et ceci encore. Je ne suis pas ceci, ni ceci ; je ne suis pas comme ce publicain ». Quant au publicain, il se reconnait pécheur, humblement. En effet, il se frappait la poitrine, en disant : “Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !” » Et Jésus déclare : « quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »
Pape François, Angélus, Place Saint-Pierre, Dimanche, 23 octobre 2016
Aujourd’hui est le temps de la mission et le temps du courage! Le courage de renforcer les pas vacillants, de reprendre le goût de se dépenser pour l’Évangile, de reprendre confiance dans la force que la mission porte en elle. C’est le temps du courage, même si avoir du courage ne signifie pas avoir la garantie du succès. Il nous est demandé du courage pour lutter, pas nécessairement pour vaincre; pour annoncer, pas nécessairement pour convertir. Il nous est demandé du courage pour être des alternatives au monde, mais sans jamais faire de polémiques ou être agressifs. Il nous est demandé du courage pour nous ouvrir à tous, sans jamais réduire l’absolu et l’unicité du Christ, unique Sauveur de tous. Il nous est demandé du courage pour résister à l’incrédulité, sans devenir arrogants. Il nous est demandé aussi le courage du publicain de l’Évangile d’aujourd’hui, qui avec humilité n’osait pas même lever les yeux au ciel, mais se frappait la poitrine en disant : « O Dieu, aie pitié de moi pécheur ». Aujourd’hui c’est le temps du courage! Aujourd’hui il faut du courage!
Que la Vierge Marie, modèle de l’Église « en sortie » et docile à l’Esprit Saint, nous aide à être tous, par la force de notre baptême, des disciples missionnaires pour apporter le message du salut à toute la famille humaine.
Pape François, Homélie « Avec le “cœur nu” », Place Saint-Pierre, Samedi, 21 mars 2020
Dans l’Évangile (cf. Lc 18,9-14) […] le Seigneur nous enseigne comment prier, comment s’approcher du Seigneur: avec humilité. Il y a une belle image dans l’hymne liturgique de la fête de Saint Jean-Baptiste. Il est dit que le peuple s’approchait du Jourdain pour recevoir le baptême, “âme et pieds nus”: prier avec l’âme nue, sans maquillage, sans se travestir de ses propres vertus. Lui […] pardonne tous les péchés, mais il a besoin que je lui fasse voir les péchés, avec ma nudité. Prier ainsi, nu, avec le cœur nu, sans couvrir, […], face à face, l’âme nue. […]. Au contraire, quand nous allons au Seigneur un peu trop sûr de nous-même, nous tomberons dans la présomption du pharisien ou du fils aîné ou du riche auquel rien ne manquait. Nous aurons notre assurance ailleurs. « Je vais vers le Seigneur pour… mais je veux y aller, pour être poli… et je lui parle face à face, pratiquement… »: ce n’est pas le chemin. La voie à suivre est de s’abaisser. L’abaissement. La voie est la réalité. Et le seul homme ici, dans cette parabole, qui avait compris la réalité, était le publicain: « Tu es Dieu et je suis pécheur ». Cela est la réalité. Mais je dis que je suis pécheur pas seulement avec la bouche : avec le cœur.
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