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La mission de l’Enfant – Lumière et espérance des nations et de son peuple

La mission de l’Enfant – Lumière et espérance des nations et de son peuple
- Par le père Dinh Anh Nhue Nguyen, o.f.m. Conv., secrétaire général de l'Union pontificale missionnaire

Fête de la Présentation du Seigneur – IV DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE 2025 (ANNEE C)

Ml 3,1-4; Sal 23; Eb 2,14-18; Lc 2,22-40

La mission de l’Enfant – Lumière et espérance des nations et de son peuple

La fête liturgique de la Présentation du Seigneur est célébrée chaque année le 2 février, 40 jours après Noël, pour commémorer un événement important, lorsque Marie et Joseph avec l’enfant Jésus se rendirent au Temple de Jérusalem pour la purification rituelle de la mère, 40 jours après l’accouchement, selon la Loi de Moïse (cf. Lv 12,3-4) et en même temps « pour le présenter au Seigneur ». Cette année la célébration coïncide avec le quatrième dimanche du temps ordinaire. L’Évangile proclamé lors de la messe nous raconte l’épisode de la Présentation de Jésus au Temple, en nous offrant l’occasion d’approfondir certains aspects pertinents de la vie et mission de Jésus, comme souligné dans le récit de l’évangéliste Luc. Cette réflexion pourra être utile aussi aux personnes consacrées à l’occasion de la Journée mondiale qui leur est dédiée, pour un renouveau spirituel missionnaire souhaitable dans le Jubilé, ainsi qu’à tous les gens engagés dans l’Union pontificale missionnaire, dont la fête annuelle est célébrée aujourd’hui dans de nombreuses églises dans le monde, particulièrement en Afrique.

1. Le contexte de l’accomplissement de la Loi divine

Le premier point souligné par saint Luc est la fidélité de la Sainte Famille à accomplir les préceptes de la Loi dans leur vie. Cet aspect est mis en évidence au début du récit avec la référence répétée à la Loi (appelée « de Moïse » et « du Seigneur ») comme motivation de leurs actions, et aussi à la fin avec la phrase particulière : « Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent…. ». La présentation de Jésus au Temple s’inscrit donc dans un contexte de parfait accomplissement de ce que Dieu a ordonné à son peuple par l’intermédiaire de Moïse.

Marie et Joseph offrent « un couple de tourterelles ou deux jeunes pigeons ». Il s’agit de l’offrande pour la purification de la mère après l’accouchement, prescrite par la loi mosaïque pour celles qui ne possèdent pas de moyens économiques (cf. Lv 12,6.8 : « Quand sera achevée la période de sa purification, que ce soit pour un garçon ou pour une fille, elle amènera au prêtre un agneau de l’année pour un holocauste, un jeune pigeon ou une tourterelle, en sacrifice […] Si elle ne trouve pas une somme suffisante pour une tête de petit bétail, elle prendra deux tourterelles ou deux pigeons »). La note sur l’offrande nous donne donc un aperçu, d’une part, de la pauvreté de la famille de Nazareth, et d’autre part, de la beauté de leur disponibilité à servir Dieu avec ce qu’ils avaient. Marie, Joseph et Jésus peuvent être considérés comme faisant partie des pauvres de Dieu, comme la veuve qui n’a offert que deux pièces à Dieu dans le Temple. Jésus déclarera qu’eux, les pauvres du Seigneur, seront les bénéficiaires privilégiés du royaume de Dieu ; en même temps, ils seront également les protagonistes de l’accomplissement de la volonté de Dieu et donc de la réalisation du plan divin pour le salut de l’humanité.

2. Christ – lumière et espérance des nations et de son peuple

Lorsque Jésus est présenté au Temple, il est accueilli par le vieux Siméon et la prophétesse Anne, deux personnages mystérieux mais emblématiques. Eux, homme et femme, sont complémentaires et représentent ainsi toute l’humanité en attente du salut divin. En particulier, ils représentent tous ceux qui, malgré les hauts et les bas de la vie, placent leur espérance toujours et uniquement en Dieu. Le Seigneur qui, étant riche, s’est fait pauvre pour nous et parmi nous, c’est-à-dire pauvre pour/entre Siméon et Anne, s’est révélé surtout à eux deux, et puis, à travers leur témoignage, il se révèle au monde.

En effet, lorsque Siméon prend Jésus dans ses bras, il prononce des paroles de joie et de reconnaissance. Sous l’inspiration du Saint-Esprit, il déclare que Jésus est « lumière pour se révéler aux païens » et « gloire de son peuple, Israël ». Ce passage contient un message d’espérance et d’universalité : le salut que Dieu offre dans le Christ ne se limite pas seulement au peuple élu d’Israël, mais est pour tous. L’accomplissement des promesses de Dieu avec et dans le Christ dépasse toute attente humaine et, par conséquent, la mission du Christ s’étend toujours au-delà de toute frontière visible de la terre. À tel point qu’Il demandera à ses disciples d’aller à travers le monde pour enseigner (faire des disciples) à tous les peuples, collaborant ainsi avec Lui-même dans cette mission de se révéler aux nations.

3. « Vous êtes la lumière du monde » (Mt 5, 14)

Les paroles de Siméon nous amènent à réfléchir sur la mission de Jésus et, par conséquent, des chrétiens, ses disciples aujourd’hui, dans le contexte du Jubilé 2025. Il n’est pas seulement le Sauveur d’Israël, mais le Sauveur du monde. La lumière du Christ doit éclairer les ténèbres de chacune de nos vies et de chacune de nos sociétés, afin de promouvoir un renouveau spirituel divin. Combien de fois vivons-nous dans l’ombre de la peur, de la division, du manque d’espoir ? Comme il a lui-même révélé l’identité de ses disciples : « Vous êtes la lumière du monde » (Mt 5, 14), nous tous, chrétiens, sommes appelés à porter la lumière de l’Évangile dans nos familles, dans nos communautés et dans le monde.

Fixons encore une fois nos yeux sur le Seigneur, présenté et révélé dans le Temple. Observons et tirons des leçons de l’exemple de Marie, Joseph, Siméon et Anne, qui vivent leur vie avec Dieu dans l’obéissance et dans la fidélité aux pratiques religieuses, dans l’écoute de l’Esprit et dans la persévérance de l’attente du Christ « consolation d’Israël », dans le goût de la prière et de l’adoration, ainsi que du partage joyeux de la rencontre avec Jésus avec les autres. La Lumière divine que Siméon et Anne reconnaissent n’est pas seulement pour nous, mais est une invitation à tous à entreprendre un chemin de foi et de mission. Nous sommes appelés à apporter la lumière, à être témoins de l’Évangile dans le monde et à éclairer ceux qui nous entourent. Dans un monde où le désespoir et les ténèbres semblent prévaloir, nous sommes appelés à devenir toujours plus porteurs de lumière, témoins d’amour, d’espérance et de miséricorde. Que nos paroles et nos actions soient toujours guidées par le Saint-Esprit pour pouvoir éclairer, inspirer et ramener chacun à la rencontre avec le Seigneur.

FRANÇOIS, 2 février 2017, FÊTE DE LA PRÉSENTATION DU SEIGNEUR – XXIe JOURNÉE DE LA VIE CONSACRÉE

La liturgie d’aujourd’hui nous dit qu’avec ce rite (quarante jours après la naissance) « Jésus […] se conformait […] à la loi du Seigneur, mais [que], en vérité, il venait à la rencontre du peuple des croyants » (Missel Romain, 2 février, Monition de la procession d’entrée). La rencontre de Dieu avec son peuple suscite la joie et renouvelle l’espérance.

Le chant de Syméon est le chant de l’homme croyant qui, à la fin de ses jours, peut affirmer : c’est vrai, l’espérance en Dieu ne déçoit jamais (cf. Rm 5, 5), il ne trompe pas. Syméon et Anne, dans leur vieillesse, sont capables d’une nouvelle fécondité, et ils en témoignent en chantant : la vie mérite d’être vécue avec espérance parce que le Seigneur garde sa promesse ; et Jésus lui-même expliquera cette promesse dans la synagogue de Nazareth : les malades, les prisonniers, ceux qui sont seuls, les pauvres, les personnes âgées, les pécheurs sont invités, eux aussi, à entonner le même chant d’espérance ; Jésus est avec eux, il est avec nous (cf. Lc 4, 18-19).

[…]

Nous sommes tous conscients de la transformation multiculturelle que nous traversons ; personne n’en doute. D’où l’importance que la personne consacrée soit insérée avec Jésus dans la vie, dans le cœur de ces grandes transformations. La mission – en conformité avec chaque charisme spécifique – est de nous rappeler que nous avons été invités à être levain de cette masse concrète. Certes, il peut y avoir des ‘‘farines’’ meilleures, mais le Seigneur nous a invités à faire lever la pâte ici et maintenant, avec les défis qui se présentent à nous. Non par une attitude défensive, non poussés par nos peurs, mais les mains à la charrue, en cherchant à faire croître le grain souvent semé au milieu de l’ivraie. Mettre Jésus au milieu de son peuple signifie avoir un cœur contemplatif, capable de discerner comment Dieu marche dans les rues de nos villes, de nos villages, de nos quartiers. Mettre Jésus au milieu de son peuple signifie prendre en charge et vouloir aider à porter la croix de nos frères. C’est vouloir toucher les plaies de Jésus dans les plaies du monde, qui est blessé et désire et demande à ressusciter.

[…]

Accompagnons Jésus pour qu’il rencontre son peuple, pour qu’il soit au milieu de son peuple, non pas dans la lamentation ou dans l’anxiété de celui qui a oublié de prophétiser parce qu’il ne prend pas en charge les rêves de ses pères, mais dans la louange et dans la sérénité ; non pas dans l’agitation mais dans la patience de celui qui se fie à l’Esprit, Seigneur des rêves et de la prophétie. Et ainsi, nous partageons ce qui nous appartient : le chant qui naît de l’espérance.

 

 

 

(Photo: Pexels.com / Svetlana B)

 

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