Priez toujours sans vous décourager
Priez toujours sans vous décourager
- Par l'abbé Nestor Niyontwari
29ÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE (ANNÉE C)
Ex 17, 8-13; Ps 120; 2 Tm 3,14 à 4, 2; Lc 18, 1-8
19 octobre 2025 (Journée mondiale des missions 2025)
Priez toujours sans vous décourager
Tout le Mois missionnaire, et spécialement lors de la Journée mondiale des missions, nous prions pour l’Église et pour tous les baptisés-envoyés. Prier, c’est entrer en contact avec Dieu. C’est signe qu’on est en relation d’amitié avec lui. Que chacun se rappelle sa communication avec son meilleur ami et sa fréquence, ainsi que la joie, la paix, la fierté, l’enthousiasme, la sincérité, la prudence et le respect qui la caractérisent. Il pourra alors comprendre que c’est poussé par un élan d’amour qu’on prie — et non seulement parce qu’on a besoin de quelque chose, — et que la demande est un élément parmi d’autres de la prière. Il n’arrêtera pas de prier parce que la réponse tarde à venir ou ne vient pas du tout. Il se rendra compte que c’est avec l’absence de réponse qu’on accentue les contacts pour s’enquérir de l’état d’avancement de son dossier : Priez sans jamais vous décourager !
Dans la vie courante, nous faisons expérience de demandes qui sont tardivement exaucées ou ne le sont jamais, alors qu’elles sont adressées à des gens compétents, et suivant les conditions et les consignes exigées. Quoique compétente, une personne peut être mal intentionnée et mal traiter le dossier ou ne pas le traiter du tout. C’est à cette dernière situation qu’est confrontée la veuve. Le juge ne veut pas traiter son cas. Et si finalement il lui rend justice, c’est juste pour sa paix et non pour celle de la veuve.
Lorsqu’une demande tarde à être exaucée, alors qu’elle a été adressée à une personne compétente et bien intentionnée, c’est peut-être parce qu’elle a rencontré des difficultés ou que le traitement du dossier exige un long processus. C’est à cela que ressemble la réponse à la prière adressée à Dieu qui tarde à nous parvenir. Dieu est compétent et bien intentionné, lorsque nous lui présentons notre demande dans les conditions et exigences souhaitées, il ne nous reste qu’à attendre la réponse qui ne peut être que bonne, même si elle peut être différente de celle que nous attendions.
Dans cette attente, il est sage de poursuivre les contacts, surtout pour savoir si le dossier envoyé est arrivé, ou si le dossier terminé est retourné, car il peut rencontrer un blocage à l’aller ou au retour. En l’apprenant, on sait les actions à mener pour débloquer la situation. C’est le cas d’Israël avec Moïse. Dieu a entendu sa supplication, l’a libéré de l’esclavage et lui a promis une terre. En marche vers cette terre, les Amalécites l’attaquent. Josué et ses soldats vont les combattre, et Moïse, accompagné d’Aaron et d’Hour, se tient au sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main. Quand il tenait la main levée, Israël était le plus fort. Quand il la baissait, Amalec était le plus fort. Alors, Aaron et Hour soutinrent ses bras jusqu’au coucher du soleil et Josué triompha.
Comme Israël, nous sommes une Église en marche vers la vie éternelle en Dieu, et sur notre chemin, l’ennemi tente de nous bloquer. Nous devons l’identifier et le démasquer pour ne pas le confondre avec l’Homme qui, quand il nous offense, n’est que pris en otage. Notre combat, tout comme notre Mission, doit tenir ensemble l’action et la prière. En nous servant de nos forces et de nos capacités corporelles pour agir, nous nous rappelons et professons devant Dieu que nous les tenons de Lui. Nous nous inclinons devant les choix de Dieu, nous ne rejetons pas ceux qui faiblissent, mais nous les soutenons dans leurs efforts.
Dieu est notre meilleur ami, compétent et bien intentionné, qui exauce, toujours et à son temps, notre prière. Et si la réponse tarde à nous parvenir, c’est soit l’ennemi qui s’est interposé, soit nous mêmes qui ne sommes pas encore disposés. Et la prière reste importante pour un déblocage et pour notre disposition. Cette sagesse traverse les textes sacrés, mais elle semble méconnue, et Jésus s’interroge : « le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? » Il nous interpelle à la mission, puisque « la foi naît de la prédication » (Rm 10, 17), et c’est le bon conseil de Paul à Timothée, et à nous, de rester fidèle à l’Évangile reçu et de le proclamer sans cesse pour instruire. Par ailleurs, « l’action missionnaire de transmettre et former la foi mûre dans le Christ est le paradigme de toute œuvre de l’Église », précise le pape François (Message pour la JMM 2025, n. 3). En cette Journée mondiale des missions, soutenons par notre prière et nos dons cette action missionnaire de l’Église universelle.
Ce commentaire biblique et misisonnaire fut offert par l’abbé Nestor Niyontwari, d’origine burundaise, prêtre en mission au Canada, au diocèse d’Edmundston. Il est directeur diocésain des Œuvres pontificales missionnaires au Canada francophone pour son diocèse. Ses réflexions dominicales sont disponibles tout au long de l’année sur la page Facebook du diocèse d’Edmunston.
– Lire les réflexions pour le Mois missionnaire 2025
Pape Léon XIV, discours dans le cadre du Jubilé de ceux qui promeuvent et défendent la justice, samedi 20 septembre 2025
[…] La tradition nous enseigne que la justice est avant tout une vertu, c’est-à-dire une attitude ferme et stable qui ordonne notre conduite selon la raison et la foi. La vertu de justice consiste en particulier dans « la constante et ferme volonté de donner à Dieu et au prochain ce qui leur est dû ». Dans cette perspective, pour le croyant, la justice dispose « à respecter les droits de chacun et à établir dans les relations humaines l’harmonie qui promeut l’équité à l’égard des personnes et du bien commun », objectif qui garantit un ordre protégeant les faibles, ceux qui réclament justice parce que victimes d’oppression, exclus ou ignorés.
Il existe de nombreux épisodes évangéliques dans lesquels l’action humaine est évaluée par une justice capable de vaincre le mal de l’abus, comme le rappelle l’insistance de la veuve qui pousse le juge à retrouver le sens de la justice (cf. Lc 18, 1-8). Mais aussi une justice supérieure qui paie l’ouvrier de la dernière heure comme celui qui travaille toute la journée (cf. Mt 20,1-16) ; ou celle qui fait de la miséricorde la clé d’interprétation de la relation et incite à pardonner en accueillant le fils qui était perdu et qui a été retrouvé (cf. Lc 15, 11-32), ou encore à pardonner non pas sept fois, mais soixante-dix fois sept fois (cf. Mt 18, 21-35). C’est la force du pardon, propre au commandement de l’amour, qui émerge comme élément constitutif d’une justice capable de conjuguer le surnaturel et l’humain.
La justice évangélique ne détourne donc pas de la justice humaine, mais elle l’interroge et la redessine : elle la stimule à aller toujours plus loin, car elle la pousse à rechercher la réconciliation. En effet, le mal ne doit pas seulement être sanctionné, mais réparé. Pour cela, il faut porter un regard profond sur le bien des personnes et le bien commun. C’est une tâche ardue, mais pas impossible pour ceux qui, conscients d’exercer un service plus exigeant que d’autres, s’engagent à mener une vie irréprochable. […]
Pape François, Angélus, dimanche, 20 octobre 2013
Crier vers Dieu « jour et nuit » ! Cette image de la prière nous frappe. Mais demandons-nous : pourquoi Dieu veut-il cela ? Est-ce qu’il ne connaît pas déjà nos besoins ? Quel sens cela a-t-il d’« insister » auprès de Dieu ?
Voilà la bonne question, qui nous fait approfondir un aspect très important de la foi : Dieu nous invite à prier avec insistance, non parce qu’il ne sait pas de quoi nous avons besoin, ou parce qu’il ne nous écoute pas. Au contraire, Il écoute toujours et il sait tout de nous, avec amour. Sur notre chemin quotidien, en particulier dans les difficultés, dans la lutte contre le mal en dehors et au-dedans de nous, le Seigneur n’est pas loin, Il est à nos côtés ; nous luttons avec Lui à nos côtés, et notre arme est justement la prière, qui nous fait sentir sa présence à nos côtés, sa miséricorde, également son aide. Mais la lutte contre le mal est dure et longue, elle exige patience et résistance — comme Moïse qui devait garder les bras levés pour faire vaincre son peuple (cf. Ex 17, 8-13). C’est ainsi : il y a un combat à mener chaque jour, mais Dieu est notre allié, la foi en Lui est notre force, et la prière est l’expression de cette foi. C’est pourquoi Jésus nous assure de la victoire, mais à la fin, il se demande : « Mais le Fils de l’Homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? » (Lc 18, 8). Si la foi s’éteint, la prière s’éteint, et nous marchons dans le noir, nous nous égarons sur le chemin de la vie.
Pape François, Angélus, dimanche, 20 octobre 2019
Pour vivre la mission en plénitude, il y a une condition indispensable: la prière, une prière fervente et incessante, selon l’enseignement de Jésus proclamé également dans l’Evangile d’aujourd’hui, où il raconte une parabole «sur la nécessité de prier sans cesse et de ne pas se décourager» (cf. Lc 18, 1). La prière est le premier soutien du peuple de Dieu pour les missionnaires, riche d’affection et de gratitude pour leur tâche difficile d’annoncer et de donner la lumière et la grâce de l’Evangile à ceux qui ne l’ont pas encore reçue. C’est aussi une belle occasion pour nous demander aujourd’hui : est-ce que je prie pour les missionnaires ? Est-ce que je prie pour ceux qui vont loin pour apporter la Parole de Dieu à travers leur témoignage ? Pensons-y.
Benoit XVI, Homélie, place du Plébiscite, Naples, dimanche 21 octobre 2007
La force, qui en silence et sans bruit change le monde et le transforme en royaume de Dieu, c’est la foi – et l’expression de la foi, c’est la prière. Lorsque la foi se remplit d’amour pour Dieu, reconnu comme Père juste et bon, la prière se fait persévérante, insistante, elle devient un gémissement de l’esprit, un cri de l’âme qui pénètre le cœur de Dieu. De cette façon, la prière devient la plus grande force de transformation du monde. Face à des réalités sociales difficiles et complexes, […], il faut renforcer l’espérance, qui se fonde sur la foi et s’exprime en une prière inlassable. C’est la prière qui garde allumée la flamme de la foi. Jésus demande, comme nous l’avons entendu à la fin de l’Evangile : « Mais le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Lc 18, 8). C’est une question qui nous fait réfléchir. Quelle sera notre réponse à cette interrogation préoccupante ? Aujourd’hui, nous voulons répéter ensemble avec un humble courage : Seigneur, ta venue parmi nous dans cette célébration dominicale nous trouve rassemblés avec la lampe de la foi allumée. Nous croyons et nous nous en remettons à toi ! Fais grandir notre foi !
(Photo: Pexels.com / Collab Media)
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