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Tout quitter pour l’annonce de l’Évangile

Réflexion préparée par la direction nationale des OPM au Canada francophone.

Tout quitter pour l’annonce de l’Évangile

Réflexion sur l’évangile de Marc 10, 17-30 pour le dimanche, 13 octobre 2024

En ce Mois missionnaire, l’appel du Christ à le suivre, à tout quitter pour l’Évangile et la vie éternelle nous interpelle. Il veut des pauvres de cœur, qui recherchent uniquement la richesse de sa Parole pour en vivre, qui prient pour recevoir sa Sagesse et en rayonner. Être disciple-missionnaire nous amène à faire ce renoncement aux richesses de ce monde pour choisir l’unique richesse qui peut rassasier nos cœurs, celle de l’amour du Seigneur demandé dans le psaume d’aujourd’hui. Rassasie-nous de ton amour au matin (Ps 89).

Le pape François a donné en exemple de chercheur de Dieu Madeleine Delbrel qui vécut dans l’agnosticisme jusqu’à l’âge de vingt ans. Elle s’est mise alors à la recherche de Dieu avec une soif profonde et un vide qui criait dans son angoisse. Son cheminement de foi l’a conduite à faire le choix d’une vie entièrement donnée à Dieu, au cœur de l’Église et au cœur du monde. Éblouie par sa rencontre avec le Seigneur, elle écrit : « Quand nous avons connu la parole de Dieu, nous n’avons pas le droit de ne pas la recevoir ; quand nous l’avons reçue, nous n’avons pas le droit de ne pas la laisser s’incarner en nous ; quand elle s’est incarnée en nous, nous n’avons pas le droit de la garder pour nous : dès lors, nous appartenons à ceux qui l’attendent » (Nous autres, gens des rues, Seuil, No 107, Paris, 1971) (25e catéchèse sur la passion pour l’évangélisation). N’est-ce pas ce que témoigne la lettre aux Hébreux de ce dimanche : « Elle est vivante, la parole Dieu, énergique et va s’incarner en nous pour pouvoir ensuite en témoigner aux autres. »

Un autre témoin de disciple-missionnaire qui a tout quitté pour suivre le Christ et être témoin de son évangile est le frère Charles de Foucault. Après avoir vécu une jeunesse loin de Dieu, sans croire à rien sinon qu’à la recherche désordonnée du plaisir, il le confie à un ami non-croyant, auquel, après s’être converti en accueillant la grâce du pardon de Dieu, il révèle la raison de sa vie. Il écrit : « J’ai perdu mon cœur pour Jésus de Nazareth ». Frère Charles nous rappelle ainsi que le premier pas dans l’évangélisation est d’avoir Jésus dans son cœur, c’est de « perdre la tête » pour lui. Si ce n’est pas le cas, difficilement nous réussissons à le montrer par notre vie. Nous risquons en revanche de parler de nous-mêmes, dans notre groupe d’appartenance, d’une morale ou, pire encore, d’un ensemble de règles, mais pas de Jésus, de son amour, de sa miséricorde. (23e catéchèse sur la passion pour l’évangélisation)

Le disciple-missionnaire a trouvé le trésor dont parle Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui. Le Pape poursuit sa catéchèse sur Charles de Foucault et parle de ce trésor : lorsque chacun de nous connait plus Jésus, le désir de le faire connaitre, de partager ce trésor nait. En commentant le récit de la visite de la Vierge à Élisabeth, cela lui fait dire, à lui : « Je me suis donné au monde… portez-moi au monde ». Oui, mais comment faire ? Comme Marie dans le mystère de la Visitation : «en silence, par l’exemple, par la vie ». Par la vie, parce que « toute notre existence, écrit frère Charles — doit crier l’Évangile ». Il décide alors de s’installer dans des régions lointaines pour crier l’Évangile dans le silence, en vivant dans l’esprit de Nazareth, dans la pauvreté et de manière cachée. Il se rend dans le désert du Sahara, parmi les non-chrétiens, et y arrive en ami et en frère, apportant la douceur de Jésus Eucharistie. (23e catéchèse)

La promesse de Jésus à quiconque quitte tout à cause de lui et de l’Évangile assure d’entrer dans la vie éternelle, dans le Royaume ! Cela est impossible à l’être humain, mais est possible avec Dieu ! En ce Mois missionnaire, célébrons l’appel qu’il continue de lancer à tous de le suivre et de se donner pour l’Évangile et le Royaume. Enfin, laissons Dieu rendre possibles nos désirs d’embrasser la Mission de tout notre cœur. Cet appel se retrouve également dans le thème de dimanche prochain, la Journée mondiale des missions : « Allez et invitez tout le monde au banquet » (Mt 22,9).

Dans le : « Viens et suis-moi », comme dans l’« Allez et invitez tout le monde », il y a un appel à se mettre en route. Revenons au témoignage de Madeleine Delbrel : « Pour être avec toi sur ton chemin, nous devons partir, même quand notre paresse nous supplie de rester. Tu nous as choisis pour être dans un équilibre étrange, un équilibre qui ne peut s’établir et se maintenir que dans le mouvement, que dans l’élan. Un peu comme une bicyclette, qui ne peut tenir debout sans rouler […] Nous ne pouvons tenir debout qu’en avançant, en nous déplaçant, dans un élan de charité ». (25e catéchèse)

L’homme riche qui cherche à avoir la vie éternelle dans l’Évangile n’a pas trouvé la joie, mais la tristesse du matérialisme. Pour ceux et celles qui au contraire ont trouvé la véritable joie en donnant tout et choisissant Jésus, le pape François rappelle le moment favorable actuel pour annoncer Jésus et la joie de l’Évangile : alors, comme les deux disciples d’Emmaüs, on retourne à la vie quotidienne avec l’élan de celui qui a trouvé un trésor : ces deux disciples étaient joyeux, parce qu’ils avaient trouvé Jésus et il a changé leur vie. Et l’on découvre que l’Humanité regorge de frères et de sœurs qui attendent une parole d’espérance. L’Évangile est également attendu aujourd’hui : l’Humanité d’aujourd’hui est comme l’Humanité de tout temps : elle en a besoin, même la civilisation de l’incroyance programmée et de la sécularité institutionnalisée ; et même, surtout la société qui laisse déserts les espaces du sens religieux a besoin de Jésus. C’est le moment favorable pour l’annonce de Jésus. C’est pourquoi je voudrais redire à tous : la joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus-Christ, la joie nait et renaît toujours. (26e catéchèse)

Enfin, avec le pape François, sachons être reconnaissants en ce Mois missionnaire, pour tous ceux et celles qui ont répondu à l’appel de tout quitter pour l’annonce de l’Évangile :

« Je saisis cette occasion pour remercier les missionnaires, hommes et femmes, qui, répondant à l’appel du Christ, ont tout quitté pour partir loin de leur patrie et apporter la Bonne Nouvelle là où les gens ne l’ont pas encore reçue ou ne l’ont accueillie que récemment. Chers amis, votre généreux dévouement est une expression tangible de l’engagement pour la mission ad gentes que Jésus a confiée à ses disciples : “Allez ! De toutes les nations faites des disciples” (Mt 28, 19). Continuons donc à prier et à remercier Dieu pour les nouvelles et nombreuses vocations missionnaires, pour l’œuvre d’évangélisation qui se poursuit jusqu’aux extrémités de la Terre » (Message pour la Journée mondiale des missions 2024).

 

 

(Photo: Pexel.com / Oleksandr P.)

 

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