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Sainte Marie de l’Incarnation

Modèle missionnaire ad gentes et cofondatrice de l’Église du Nouveau Monde

Nous sommes en 1632, la France reprend aux mains des Anglais la possession de sa colonie détériorée de la Nouvelle-France qui compte moins de 300 âmes. L’effort colonial ne suscite guère plus qu’un faible mouvement d’immigration. Durant ce temps, un souffle missionnaire prodigieux, divinement impulsé à l’exemple de l’Église primitive, s’apprête à régénérer la colonie. L’Esprit du Seigneur enfante des vocations uniques pour cette terre d’avenir. Des âmes mystiquement soulevées produiront des fruits merveilleux à la faveur d’un élan d’action missionnaire et apostolique héroïque. Parmi elles s’illustre une pionnière absolument hors du commun qui marquera notre histoire : Marie de l’Incarnation.

Marie Guyart naît à Tours, en France, le 28 octobre 1599. Elle grandit dans une famille nombreuse où elle reçoit une excellente instruction et éducation chrétienne. Dès l’enfance, elle se distingue déjà par sa piété et le désir de se consacrer à Dieu. Ce qu’elle fera d’ailleurs, à sept ans, à la suite d’une première expérience mystique qui constituera le fil de la trame de sa vie : un don total d’elle-même à la volonté de Dieu.

Adolescente enjouée, gratifiée d’une âme pieuse et vertueuse, Marie exprime le souhait d’entrer au cloître, mais ses parents choisissent de la conduire au mariage. Elle a 17 ans, lorsqu’elle épouse Joseph-Claude Martin, artisan en soierie, et 19 ans lorsqu’elle donne naissance à un fils. Marie devient veuve quelques mois plus tard, puis responsable de la petite fabrique de soie en banqueroute laissée par son mari. Vers 1624, elle affermit ses qualités d’administratrice au service de son beau-frère et de sa sœur, propriétaires d’une entreprise de transport fluvial. Marie Martin devient ainsi une femme exercée aux affaires et à un prodigieux labeur, toutefois son cœur appartient à Dieu qui l’embrase dans une relation d’intimité profonde jusqu’à l’union mystique avec le Christ en 1627. Elle fait dès lors les vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance, mais demeure auprès de son enfant en poursuivant sa vie de travail, de prière et de grande dévotion à la Vierge Marie.

Favorisée par une abondance de ravissements, révélations et enseignements mystiques – œuvre qui fera l’objet d’une publication posthume –, voilà que l’extraordinaire destin de Marie se scelle enfin. Le 25 janvier 1631, les dispositions nécessaires ayant été prises pour assurer l’avenir de son enfant, elle entre au monastère des Ursulines de Tours. Elle prononce ses vœux perpétuels en 1633, et prend le nom de Marie de l’Incarnation, tandis que son fils Claude, voué à devenir moine bénédictin, poursuit ses études chez les jésuites. Elle entretiendra avec lui une relation épistolaire soutenue et mémorable.

Marie est bientôt nommée sous-maîtresse des novices et enseigne la doctrine chrétienne pendant six ans. De rudes épreuves s’enchaînent à travers les secousses d’un combat spirituel qui la dispose en revanche à recevoir clairement l’appel, dès Noël 1633, à partir pour la Nouvelle-France, confiante et investie à son insu d’une éminente mission. Elle débarque à Québec le 1 er août 1639 pour se consacrer prioritairement à l’éducation et à l’évangélisation. À pied d’œuvre dans les conditions les plus précaires, elle fonde une première école pour jeunes filles amérindiennes et françaises, érige en 1642 un imposant monastère, rédige de nombreux écrits spirituels et mystiques, un catéchisme ainsi que des dictionnaires autochtones.

Maître d’œuvre vénérée, rompue aux affaires mais profondément habitée par l’esprit de Dieu, Marie de l’Incarnation se révèle un chef spirituel au discernement lumineux et un soutien continu pour les habitants, les missionnaires, comme les soldats. Bien que cloîtrée, gouverneurs, intendants, notables et ecclésiastiques viennent la consulter privément; son heureuse influence sur l’expansion tous azimuts de la colonie et le développement d’une économie diversifiée est avérée.

Elle remet son âme à Dieu, à 72 ans, le 30 avril 1672 à Québec, après un impressionnant bilan de trente années d’accomplissement historique. Elle est béatifiée par le pape Jean-Paul II le 20 juin 1980, puis canonisée par le pape François le 3 avril 2014.

Frère Siloan

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